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Le point sur l'ouverture à la concurrence

WEBTRAINS.NET - REDACTION FRANCOPHONE
17/08/2009 à 07 HEURES 30

L'acte II de l'ouverture à la concurrence est en marche, avec la libéralisation progressive du trafic de voyageurs dès le changement d'horaire du 14 décembre 2009.

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Sous l'impulsion de l'Union Européenne, le réseau ferroviaire français s'ouvre à la concurrence. Le principe est trivial, il s'agit de différencier les activités de gestion des activités d'opérations. Ainsi, le réseau en tant qu'infrastructure est détenu par Réseau Ferré de France, considéré comme gestionnaire du réseau. La SNCF, bien que compagnie historique, est considérée comme opératrice. Elle loue des sillons, terme utilisé dans l'aérien, pour faire circuler ses trains.

L'objectif à terme de l'ouverture à la concurrence est d'ouvrir les sillons à de nouveaux opérateurs, appelés nouveaux entrants. Il existe plusieurs modes d'ouverture à la concurrence. Ainsi, une liaison ferroviaire entre deux métropoles pourra être ouverture à la concurrence en « open access », chaque opérateur réservant ses sillons, les usagers ayant le choix entre plusieurs opérateurs pour rejoindre ses deux métropoles. C'est la situation actuelle du marché ferroviaire de marchandises. Inversement, l'ouverture à la concurrence peut aussi s'effectuer sur une aire géographique, en délégation de service public. Dans ce cas, les opérateurs sont mis en concurrence pour entrer sur le marché, et un seul opérateur circulera sur le réseau. C'est le cas des réseaux de transports urbains, où Kéolis et la Deutsche Bahn se sont battus pour le tramway de Bordeaux.

Le processus d'ouverture à la concurrence du marché ferroviaire a débuté en 2003, avec l'ouverture à l'international des lignes de FRET, il s'agit du 1er paquet ferroviaire. Il est à l'origine en 2006 de l'ouverture national du trafic de marchandises, permettant à Véolia et EuroCargoRail de concurrencer FRET SNCF. Concrètement, les nouveaux entrants accèdent au réseau en louant des sillons auprès de RFF. On compte parmi les nouveaux entrants Véolia Transport, filiale de Véolia, Euro Cargo Rail, filiale de la Deutsche Bahn, Cola Rail, sur la maintenance notamment, Eurotunnel et VFLI, filiale de la SNCF. Dans ce dernier cas, la politique de la SNCF a été de filialiser le FRET en fonction des marchandises.

Au changement d'horaire 2009, l'ouverture à la concurrence du réseau ferroviaire va passer un nouveau cap avec la libéralisation progressive du trafic voyageurs. Le trafic international de voyageurs va lui aussi s'ouvrir à la concurrence. Dans ce cas, l'ouverture va s'effectuer en « open access », les nouveaux entrants effectuant leurs demandes de sillons à RFF.

Pour l'instant, deux candidats se sont déclarés sur des liaisons très précises. Trenitalia, l'opérateur historique italien souhaite faire circuler des trains entre Paris et Milan, avec un arrêt à Lyon, concurrençant la SNCF sur le trajet Paris-Lyon. D'un point de vue global, l'attaque de Trenitalia peut être vue comme une réponse de l'approche entre SNCF Participations et NTV (Nuevo Transport Viagerri), futur opérateur entrant sur le réseau italien. NTV sera dès 2012 en concurrence avec Trenitalia en Italie, avec un avantage de taille : l'expérience grande vitesse de la SNCF, et les premiers AGV d'Alstom, plus performant que les ETR italiens détenus par Trenitalia et Cisalpino.

En effet, Trenitalia ne dispose pas d'un parc à très grande vitesse, ce qui risque de désavantager la compagnie entrante sur le marché français, puisque ses trains ont une vitesse maximale inférieure à la vitesse de circulation sur la LGV entre Paris et Lyon, d'où le besoin de rétrogradation de sillon (et surcoût pour Trenitalia) pour y faire circuler ses ETR. Cette situation où les compagnies étrangères ne disposent pas de matériel adéquate aux LGV françaises, poussées à très grande vitesse par l'industrie ferroviaire française et Alstom, a déjà été dénoncée. Sur la future LGV Rhin-Rhône, aucune compagnie autre que la SNCF (avec ses futurs AGV) ne dispose de matériel à V360.

Enfin, seconde compagnie entrante, Berlin Night Express souhaite concurrencer la SNCF et la DB sur le trajet Paris-Berlin. La compagnie effectue pour l'instant une liaison en train de nuit entre Malmö et Berlin.

Les dates des ouvertures à la concurrence des trafics nationaux de voyageurs de sont pas encore connues, même si de nombreux candidats ont déjà annoncé leurs intentions. Ainsi, l'ouverture du trafic national de longue distance intéresse Air France, afin d'augmenter la portée de ses hubs aériens via le rail. La Deutsche Bahn et Véolia Transport pourraient aussi être intéressées.

David Herrgott

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